Novembre 2009
« Entre yaourt et lavabo,
ces drôles d’objets du quotidien »
Avec l’arrivée des jours froids on se retrouve souvent chez soi : au coeur d’un territoire connu, qui nous apaise, qui nous ressemble… le théâtre de nos usages quotidiens !
Dans cette petite vision du monde, plongé dans notre microcosme, nous nous trouvons et retrouvons au centre des choses – comme le centre d’un système qui gravite autour de nous, une vie peuplée d’objets dont on devient alors sujets… des objets qui n’ont aucunes significations mais qui donnent plutôt du sens, une valeur ajoutée : ils nous aident à accomplir l’action, de par leurs esprits de médiation – l’objet par définition reste aussi le moyen -.
« Partout…, défiant l’inventaire, qu’ils soient fabriqués ou qu’ils existent par eux-mêmes, les objets nous sollicitent et nous envahissent. »*
Boris VIAN. -« La Complainte du progrès« , 1956
critique drôle et anti-conformiste de la société de consommation
Souvent, nous passons à coté d’eux sans les voir sans même reconnaitre leur utilité, il convient donc parfois de les distinguer, de les observer, de les sentir, de les toucher, de les écouter…
Ainsi, après avoir pris le temps de cette contemplation, après avoir « rencontrer » ces objets, nous pouvons dépasser leur aspects « bêtes » et concrets et les envisager comme des ouvertures au monde, comme autant d’acteurs possibles et d’unité de sens à exploiter.
« L’objet appelle des souvenirs, des désirs et des rêves. Il appelle des mots, devient lui-même langage. En lui, s’est déposé un savoir qui vient de loin dans le temps. Il donne des ancrages, tisse des liens que je ne soupçonnais pas, par lesquels je deviens plus vivant. « *
« Yaourt » ou « Lavabo », c’est donc avant tout des mots, de drôles objets et pourquoi pas les éléments d’une combinaison semieutique nouvelle, une autre manière de communiquer ?
Un lavabo pour éviter des fuites… et l’union du yaourt et du lavabo, du tout et du n’importe quoi ! Des mots réels qu’on peut dire quand on ne sait plus quoi dire, des objets vivants quand on ne sait plus mettre des mots sur une peine ou une émotion… Entre yaourt et lavabo, c’est aussi nous mettre à distance de ce qui se passe réellement
« Yaourt & Lavabo« . -Christophe Willem, 2009
Deux mots, deux objets, quelle unité de sens, quel impact sensitif ?
En novembre, les jours froids nous invite à revisiter la quotidienneté, en essayant toujour d’être au plus juste de la sensation, à défaut d’être invariablement dans le sens.
pour aller à l’objet, il faut réapprendre le bon usage des sens.
* Roland Bourneuf in « L’usage des sens«
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