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7 avril 2007

Le Zoom d’Avril…
Une autre idée de la lecture :

Quand la communication crée un lien social…

Lundi 2 avril, à l’occasion d’une soirée pour la promotion de la lecture des aveugles et déficients visuels organisée par l’UNADEV dans le cadre d’une Saison de Nobel à l’Opéra National de Bordeaux, j’ai assisté à la lecture publique du texte « L’aveuglement » de José Saramago.

Plongé dans le noir, un bandeau sur les yeux, on écoute le message de deux acteurs (Anny Romand et Pierre Santini) et de la traductrice qui donne un echo du roman en portugais. Ils nous parle d’un homme qui devient soudain aveugle. C’est l’histoire d’une épidémie qui se propage à une vitesse fulgurante à travers tout le pays. Mises en quarantaine, privées de tout repère, les hordes d’aveugles tentent de survivre à n’importe quel prix. Seule une femme n’a pas été frappée par la « blancheur lumineuse »…
Le fait d’entendre la lecture nous permet de nous rapprocher davantage de la situation des malvoyants. En effet, par l’écoute, nous pouvons véritablement ressentir la lecture ! Le texte devient alors une porte ouverte à l’imagination : on se détacher du mécanisme de la lecture (attention due au déchiffrage de l’écriture) pour apprécier le sens des messages. Ainsi, on peut s’identifier au personnage principal qui perd la vue … On se demande alors :
  • et si c’était moi qui perdais la vue ? là je suis plongé dans le noir et j’ai déjà du mal à me concentrer, alors si c’était pour la vie.
  • et si je perdais la vue demain ? je perdrai tous mes repères, il me faudrait rééduquer mes sens et réapprendre à vivre.
Ainsi avec cette autre manière d’appréhender la lecture, j’ai pu, ce soir, prendre conscience des problèmes liés à l’aveuglement. Je me suis également rapprocher des personnes autour de moi, car comprendre le handicap, c’est déjà commencer à comprendre l’autre et les difficultés qu’il peut endurer dans son quotidien.
Cette lecture à voix haute a donc favorisé la création d’un lien social, dans la mesure où nous avons pu ainsi partager le sort des malvoyants : le même texte, le même vide, les mêmes émotions…
Pour un soir, les aveugles n’étaient plus considérés comme une minorité enfermée dans un ghetto, nous étions tous à égalité. Pour une fois, ils auraient même peut être pu nous guider dans notre apprentissage de la concentration, de l’écoute et de l’obscurité.

Découvrir une activité quotidienne sous un autre angle en favorisant le lien social,
ce fut un moment intéressant et enrichissant pour moi :
une belle expérience pour soi et un bel élan vers les autres !

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