Zoom

15 octobre 2010

Octobre 2010 – ZOOM DU MOIS
Comment considérer ou/et réconcilier l’espace urbain
entre les autres et moi ?…
Si c’était tout l’enjeu de la ville de demain ?

« la ville créative entre le local et le global »
ou tout l’enjeu de la culture aujourd’hui
PRÉAMBULE : « La question de la création se place au coeur des enjeux d’attractivité territoriale et au carrefour entre économie et modes de vie. Elle est l’objet de discussions fortes notamment autour d’une lecture critique de l’ouvrage de Richard Florida. Un modèle pour les villes est en train de s’écrire. La question se pose d’y adhérer ou de s’en démarquer. La place, les lieux, les formes de la culture métropolitaine est ainsi interrogés… »

Retour sur la thèse de Frédéric Martel, écrivain journaliste, présent le 7 octobre 2010 au Rocher Palmer dans le cadre du cycle de conférences « Bordeaux Métropole 3.0 » organisé par la CUB.
La mondialisation de la culture
Pour parler culture, il faut oser : oser penser, oser créer, et parfois même oser déranger… Dans son dernier ouvrage, « Mainstream« , Frédéric Martel revient sur l’histoire de la Culture et de ses avancées, pour aborder la question de la créativité ou celle d’une culture mondialisée : celle qui « plaît à tout le monde ».

Dans cet ouvrage, il nous invite à sortir du modèle franco-français et à limiter toute politisation de la culture. Il nous convie finalement à changer notre perception, à évoluer au contact du terrain, sortir de notre « chez soi riquiqui » : pour se tourner vers les industries créatives.
  • La notion d’industries créatives est une excroissance naturelle de ce que T.W. Adorno et M. Horkheimer nommaient les industries culturelles. Vers 1940, avec l’École de Francfort, ils envisagent la perte d’individuation et l’aliénation dont les masses pâtissent dans l’industrialisation qu’organisent les médias. Ils restent donc interdits face au type d’activité social-historique que les contenus culturels finissent par imposer.
  • Les industries créatives se superposent bientôt au débat sur la « culture de masse ». R. Barthes au début des années 1960 rejoint alors la pensée de l’École de Francfort en opposant culture de masse et culture cultivée.
  • En 1962, E. Morin soutient que la culture de masse n’est pas une forme de culture inférieure ou dégradée, mais plutôt issue de représentations du monde trouvant sa place entre dimensions individuelles et collectives, réelles et imaginaires.
  • Plus tard, H. Arendt en 1972, soutient l’idée que la culture de masse n’est pas une forme dégradée de la culture du fait de son extension ; elle le devient «quand ces objets eux-mêmes sont modifiés, réécrits, condensés, digérés, réduits à l’état de pacotille pour la reproduction et la mise en image».

Frédéric Martel fait aussi état d’une peur des industries culturelles ou des produits culturels. En effet, aujourd’hui c’est le temps de la circulation des services, des flux, de la multiplication des formats par les start up… Cela peut aussi induire un retour de l’opposition entre la culture et le divertissement, une culture légitime et une culture populaire.
Cependant, les industries culturelles et leurs produits permettent également une « ouverture du spectre culturel », l’arrivée de nouvelles offres : jeux vidéos, objets virtuels et numériques, images inédites… autant de regards mondialisés à veiller et à surveiller.

MAINSTREAM, Retour sur 5 enjeux d’une enquête
sur une culture qui plaît à tout le monde


1) Où se trouve la culture globale ?
Si la culture nationale (française) marquée par la musique, l’information, la publicité, les séries télé, l’édition, le cinéma… existe et se porte bien ; le mainstream évoque une culture mondialisée qui tend à remplacer toutes cultures voisines. Au coeur d’un paradoxe se dessine alors une mondialisation de la culture qui tend à imposer le modèle américain ou japonais. La culture globale reste marquée par cette mondialisation mais n’exclut pas pour autant les cultures nationales.

2) Aucunes exclusions culturelles…
Face à une définition complexe et plurielle de la « culture globale », il serait naïf de croire à la mort des cultures locales et nationales. C’est ainsi que la Chine, le Brésil, l’Argentine, l’Inde… et d’autres pays émergeants nous proposent leurs cultures, leurs médias, leurs visions du monde, autant de richesses à prendre en compte dans ce sentiment de culture globale.

3) La mondialisation et le numérique
* Les pays émergeants voient dans le numérique : une fusion (une possibilité d’union), des médias d’opportunités qui font naître l’espérance, l’espoir d’acquérir un rôle, une place, une position mondiale.
* Les « pays riches » connaissent le pouvoir du numérique, et peuvent parfois percevoir Internet comme une menace. Un outil qui pourrait les affaiblir, du moins diminuer leur importance dans la stratégie mondiale.

4) La contre-culture : entre « sub culture » et mainstream
… Et si finalement la frontière entre culture populaire et légitime n’existait plus, si nous acceptions l’ouverture à la création et le principe de diversité culturelle : il nous faudrait défendre l’influence de « la valeur culture », celle qui nous permet de construire l’identité de la France ; pour « que la France se nomme diversité ».

5) La Révolution Numérique : l’anti loi Hadopi
Dans les prochaines années, la culture est emmenée à évoluer :
* 1ère hypothèse : selon un aspect strictement économique.
* 2ème hypothèse : en suivant les innovations techniques, avec les opportunités offertes par le web 2.0
*3ème hypothèse : en prônant la mobilité, le mouvement, le changement culturel…

Dans « Mainstream » Frédéric Martel serait favorable à une évolution de la culture, mais également d’accord pour continuer à lutter pour le maintien d’une culture nationale…
Pour l’heure, c’est à nous de nous intéresser….
de RÉFLÉCHIR, TRAVAILLER et SE BATTRE pour la culture.

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